5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Carin Jämtin

Dans le cadre de sa campagne de financement, le GPE a posé à Carin Jämtin 5 questions sur le pouvoir de l'éducation. La campagne de financement du GPE vise à collecter au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour transformer l'éducation de près d'un milliard d'enfants dans 90 pays et territoires.

09 juin 2021 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Carin Jämtin

Carin Jämtin est la Directrice générale de l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA).

1. L'éducation est un aspect essentiel du développement. Elle contribue à autonomiser les citoyens, à améliorer la santé et l'égalité des genres. SIDA reconnaît le rôle fondamental de l'éducation dans le développement humain, social et économique. Quelles sont ses priorités en matière d’éducation pour les années à venir ?

La coopération suédoise au développement est basée sur le fait que l'éducation est un droit humain fondamental et doit être accessible à tous, y compris aux plus marginalisés.

SIDA a une approche holistique de l'apprentissage qui envisage les systèmes éducatifs nationaux comme des éléments essentiels pour améliorer l’éducation, la rendre plus équitable, inclusive et égalitaire, et assurer que l’apprentissage soit de qualité et accessible à tous tout au long de la vie. Cependant, tous les systèmes éducatifs du monde sont confrontés à d'énormes défis face à la pandémie de COVID-19.

Construire des systèmes éducatifs résilients et solides doit être au cœur de la reprise post-COVID.

2. À travers l'initiative Drive for Democracy, le gouvernement suédois travaillera avec les pays, les organisations multilatérales et la société civile pour mettre en lumière le rôle que joue la démocratie pour renforcer l’égalité, la gouvernance, les droits humains et le développement durable. À votre avis, quel rôle l'éducation joue-t-elle pour consolider la démocratie et les droits humains ?

Il existe une relation étroite entre l'éducation et la démocratie. Des connaissances et une éducation de qualité sont essentielles pour stimuler un engagement social plus important et plus inclusif, la pensée critique et l’engagement politique. Les pays où l’éducation est inclusive et gratuite présentent de nombreux avantages en ce sens.

L'éducation fournit des connaissances de base et permet de développer sa pensée critique et sa façon d'assimiler l'information, ce qui à son tour renforce la capacité de chaque individu à s'engager dans la société. Nous savons également que, plus les individus passent des années à l'école, plus ils font confiance aux institutions publiques et sont moins susceptibles d’être corruptibles, ce qui est crucial pour bâtir des sociétés démocratiques fortes.

Les liens entre l'éducation, la démocratie et les droits humains sont si nombreux qu'un soutien accru à une éducation de qualité peut être considéré comme une contribution importante au développement démocratique d’une nation.

3. SIDA est un partenaire clé du GPE et a également contribué à sa nouvelle stratégie, le GPE 2025. Quels éléments de la stratégie du GPE considérez-vous comme étant les plus cruciaux ?

En tant que partenaire de longue date, nous sommes bien entendu ravis que la nouvelle stratégie s'inscrive dans la continuité de l'important travail déjà mené par le GPE. Offrir une éducation de qualité, inclusive et de manière égale à tous ne doit pas être envisagé comme une solution ponctuelle, mais plutôt comme un engagement à long terme.

L'accent continu mis par le GPE sur le renforcement des systèmes éducatifs nationaux, ainsi que sur l'intégration de l'égalité des genres dans tous les aspects du travail du GPE, est également très bien accueilli.

Un autre aspect particulièrement important de ce nouveau plan stratégique est l'ambition de travailler avec d'autres secteurs. Il y est par exemple clair qu’il faut tenir compte d’éléments tels que l'eau, l'hygiène et l'assainissement, la santé et la prévention des violences sexistes, car ils affectent positivement l'accès des enfants et des jeunes à l'éducation et leur capacité à apprendre.

Si nous voulons réellement transformer les systèmes éducatifs, nous devons aller au-delà du secteur éducatif « traditionnel ».

4. Le GPE et ses partenaires ont l'ambition de lever au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour continuer à transformer les systèmes éducatifs dans jusqu'à 90 pays et territoires à faible revenu. Pourquoi pensez-vous que cette campagne de financement, baptisée « Lève la main », est si importante ?

Je pense qu'il va sans dire que la COVID-19 a conduit à une situation vraiment critique pour l'éducation dans le monde.

Voir tous ces enfants privés de leur droit à l'éducation est particulièrement grave et les effets à long terme seront dévastateurs pour de nombreuses personnes et pays, en particulier dans les contextes de crise où les filles, les réfugiés et les enfants handicapés risquent d'être encore plus affectés. Tout ceci, c’est sans compter que, même avant cette crise, nous n’étions déjà pas en bonne voie pour atteindre l'Objectif de développement durable N°4.

Les raisons d’investir dans l'éducation sont légions. Aujourd'hui, personne ne remet en question le fait que l'éducation est le meilleur moyen pour un pays de réduire la pauvreté. La campagne de financement du GPE arrive à point nommé, soulignant la situation grave du financement de l'éducation aux niveaux national et mondial.

Nous devons garder à l'esprit que si nous ne nous concentrons pas davantage sur l'éducation, et en particulier sur l'éducation des filles, nous ne parviendrons pas à atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030.

5. Quel.s souvenir.s gardez-vous de vos années passées à l'école ? Y a-t-il eu des moments ou des enseignants qui vous ont particulièrement marqué ?

Mes matières préférées étaient l'éducation physique et les sciences sociales. J'ai eu de merveilleux professeurs d'éducation physique à l'école primaire et au secondaire qui m'ont laissé faire tous les sports possibles. C'était aussi pour moi un point d'entrée dans la vie associative et les organisations dans lesquelles j’ai fait mes premiers pas car, encore jeune fille, je militais déjà de manière active dans des organisations de la société civile.

Les sciences sociales m’ont toujours intéressée car, les questions sur l'évolution d'une société me tiennent à cœur. Mon professeur de sciences sociales m'a appris à réfléchir et à penser avec audace. C’était vraiment excitant et cela m'a beaucoup fait évoluer en tant que personne.

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Carin Jämtin lève la main pour soutenir la campagne de financement du GPE.
Carin Jämtin lève la main pour soutenir la campagne de financement du GPE.

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