Aider les jeunes syriens à guérir des traumatismes du conflit

10 ans après le début de la crise syrienne, la communauté internationale a encore un rôle à jouer pour comprendre comment le conflit a nui aux enfants et se rappeler que tout espoir n'est pas perdu et que l'éducation peut aider.

30 mars 2021 par Alexander Tucciarone, International Rescue Committee
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Une enfant de 10 ans faisant ses devoirs à la maison avec sa famille à Idlib, en Syrie. Crédit : Khaled Idlbe / IRC
Une enfant de 10 ans faisant ses devoirs à la maison avec sa famille à Idlib, en Syrie.
Credit: Crédit : Khaled Idlbe / IRC

En Syrie, les enfants qui fêteront leur 10e anniversaire cette année n’auront connu que la guerre qui secoue le pays depuis 2011. Ils n’auront donc connu que la violence et les déplacements pendant ces années si importantes pour leur développement.

Cinq millions d'enfants figurent parmi les 12,3 millions de personnes déplacées à cause du conflit syrien. Le nombre de ces enfants déplacés est plus important que l'ensemble des populations de 27 États américains réunis et de pays comme l'Irlande, le Panama ou la Nouvelle-Zélande pris individuellement.

Ces chiffres aident à contextualiser la vaste portée de cette crise sans se plonger dans son bilan. Mais, comme le souligne notre nouvelle fiche d’information (en anglais), cette crise est particulièrement préjudiciable aux enfants.

L’enfance est une période charnière du développement de chaque personne. La recherche montre que lorsque les enfants subissent des traumatismes graves et prolongés, comme c’est le cas pour la plupart de ceux vivant dans des zones de conflit, cela peut perturber leur développement et les affecter pendant plusieurs années.

Cette décennie de conflit qui coïncide avec une période si fondamentale de leur vie a déjà causé de profonds dommages au bien-être psychologique de ces millions d'enfants.

Le lourd tribut des conflits prolongés sur les enfants

Bien que le conflit syrien ait été violent depuis ses débuts, l’on a observé une montée de la violence dans le nord-ouest de la Syrie fin 2019 et début 2020.

Comme souligné dans notre fiche d’information, une enquête auprès des personnes travaillant dans cette région a confirmé les effets dévastateurs de ce traumatisme sur les enfants. Ainsi, près de deux travailleurs interrogés sur trois ont déclaré que leurs enfants se mettaient régulièrement à pleurer sans raison apparente, par exemple.

Près de la moitié de ces enfants ont fait preuve d'une tristesse et d'un manque d'intérêt extraordinaires pour les jeux ou les conversations de base.

La communauté internationale doit prendre conscience de ces réalités. Dans le même temps, le monde ne doit pas oublier que les enfants sont des êtres résilients et qu'il existe des approches fondées sur des données probantes, dont beaucoup liées à l'éducation, qui peuvent aider ces enfants et leurs familles à guérir.

La communauté internationale a un rôle à jouer pour comprendre les conséquences du conflit syrien sur les enfants tout en se rappelant que tout espoir n’est pas perdu. Le monde peut répondre à cette tragédie en menant un travail dont nous savons déjà qu'il peut faire la différence.

L'éducation peut aider les enfants à guérir de leurs traumatismes

Ces enfants ont vu leurs premières années volées par une guerre et une pandémie. Cependant, l'éducation et des services de développement de la petite enfance de qualité peuvent les aider à guérir.

Des programmes tels que le partenariat Ahlan Simsim (en anglais) - noué entre Sesame Workshop et l'IRC - ou les programmes de tutorat de rattrapage qui incluent l'apprentissage socio-émotionnel au Liban ont saisi le pouvoir de l'éducation et du jeu pour atteindre ces enfants et leurs familles à travers toute la région d'intervention du programme en Syrie.

Que ce soit en proposant aux enfants des activités pour pratiquer la pleine conscience ou en partageant des conseils avec les tuteurs pour faire participer les enfants à des jeux éducatifs via WhatsApp, YouTube et la télévision, la communauté humanitaire peut s'assurer que la perturbation de leur éducation ne signifie pas nécessairement la fin de leur scolarité.

Ces enfants pourront rattraper leur retard si leurs familles et eux reçoivent les outils dont ils ont besoin pour y parvenir, notamment un financement pluriannuel pour s'assurer qu'ils bénéficient des services nécessaires à leur apprentissage et leur développement.

Le défi auquel le monde est confronté est intimidant, mais il n’est pas insurmontable.

En travaillant ensemble et en s'engageant dans des programmes éducatifs réellement efficaces et proactifs, la communauté humanitaire et les bailleurs de fonds à travers le monde peuvent faire en sorte que les millions d'enfants qui ont grandi dans l'ombre du conflit syrien puissent devenir des adultes en bonne santé et prospères.

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