Éthiopie : « Le meilleur reste à venir »

Découvrez comment le GPE et Save the Children mettent en œuvre un programme d'alimentation scolaire et de renforcement des capacités des responsables d'établissement scolaires pour soutenir le secteur de l'éducation en Éthiopie.

07 mars 2022 par Abdusemed Mussa, Save the Children Ethiopia
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Lecture : 3 minutes
Kibre, 13 ans (à gauche), avec sa sœur, Asefash, 15 ans. Crédit : Musema Unoro
Kibre, 13 ans (à gauche), avec sa sœur, Asefash, 15 ans.
Credit: Musema Unoro

Kibre Haqamo, 13 ans, fait partie des 705 enfants (dont 344 filles) qui bénéficient des petits déjeuners servis à l'école primaire Aleto Hawecho du district de Boricha, dans la région de Sidama, au sud de l'Éthiopie. Avec sa sœur, elle participe activement aux activités scolaires depuis que le programme d'alimentation scolaire y a été démarré il y a dix mois.

Sharitu Shanka est la directrice de cette école primaire depuis 2014. « Je peux témoigner du miracle que peut faire un programme d'alimentation scolaire. Avant le début du programme en mars 2021, le nombre d'élèves s’élevait 347, ils sont désormais plus de 700 », déclare-t-elle.

« J'enseignais ici avant le début du programme. Le peu d'élèves scolarisés arrivait en retard ou abandonnait l'école lorsque la nourriture se faisait rare à la maison », se souvient Sharitu.

Chaque jour, Kibre et sa sœur marchent plus d'une demi-heure pour aller à l'école. Elles arrivent à l'école épuisées et l'estomac vide. Elles courent toujours très vite pour être à l'heure pour le petit déjeuner.

« Les enfants sont plus attentifs lorsqu'ils ont quelque chose dans l'estomac. Cela favorise la concentration et incite aussi les parents à envoyer leurs filles à l'école », explique Sharitu.

Kibre et sa sœur font partie des plus de 163 000 élèves du préscolaire et du primaire répartis dans 499 écoles qui bénéficient du programme d'alimentation scolaire financé par le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) à hauteur de 20 millions de dollars et mis en œuvre par Save the Children.

Le projet CHILD-SFP (Comprehensive, Inclusive Learning and Development-School Feeding Project) fonctionne dans cinq régions du pays et couvre 13 districts.

Kibre se sent reconnaissante pour les repas dont elle et sa sœur bénéficient : « Je viens à l'école tous les jours et j'y reste toute la journée. L'époque où je m'asseyais en classe en ayant faim est révolue. Mes journées d'école sont joyeuses maintenant. Manger me permet d’être attentive. J'ai toujours rêvé de devenir médecin. Je travaille dur pour atteindre cet objectif. »

Le programme apporte également son soutien au renforcement des capacités des experts travaillant dans les bureaux de l'éducation des districts ainsi que des enseignants des écoles ciblées.

Le programme a en outre permis la construction de cuisines modernes et de latrines à fosse.

Toutes les cuisines des écoles ciblées sont équipées d'au moins trois réchauds portables qui peuvent être utilisés pour cuisiner à grande échelle. Ces réchauds permettent d'économiser jusqu'à 70 % de combustible par rapport à un foyer traditionnel à trois pierres. Ces réchauds sont donc écologiques et économiques.

Des ustensiles de cuisine et d'alimentation sont également distribués aux écoles en quantité suffisante, proportionnellement au nombre d'élèves.

Le CHILD-SFP a également construit des installations d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH), notamment des latrines à fosse.

« Avant le programme, les élèves avaient l'habitude de pratiquer la défécation en plein air. Maintenant, cette pratique a changé pour de bon. Notre école dispose de latrines à fosse décentes avec des installations pour se laver les mains. Nous avons des latrines séparées pour les garçons et les filles. Nous avons également des latrines spéciales pour les élèves handicapés. Un système d’adduction d'eau a été installé dans l'école, à partir d'une source située à plus de 1,3 km de l'école », a expliqué la directrice.

« Nous espérons que le soutien se poursuivra de manière bien plus efficace. Nous avons commencé à voir des changements positifs. Mais le meilleur reste à venir », a conclu Sharitu.

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