Ouzbékistan : un centre d’éducation préscolaire où les enfants s'épanouissent
26 juillet 2023 par Carolina Valenzuela, GPE Secretariat |
Lecture : 6 minutes

Un programme financé par le GPE et la Banque mondiale en Ouzbékistan améliore l'accès des enfants à un apprentissage précoce de qualité dans le pays.

« Dans ce centre d'éducation, nous offrons aux enfants la possibilité de se construire un avenir. »

Zarina Sayitkulovna, Coordinatrice du centre d’éducation préscolaire de Samarcande

Bonjour depuis la ville de Samarcande en Ouzbékistan ! Je suis très heureuse que vous m’accompagniez dans ce voyage. Mais permettez-moi d'abord de me présenter : je m'appelle Carolina et je fais partie de l'équipe de communication du GPE.

L'objectif de ce voyage en Ouzbékistan est de montrer comment le projet de développement de la petite enfance, financé par le GPE et la Banque mondiale, améliore l'accès à une éducation préscolaire de qualité. Ce projet est mis en œuvre depuis 2019 et arrivera à son terme en 2024.

Dès mon arrivée au centre d’éducation préscolaire de Samarcande, l'un des deux centres pilotes financés par le projet, j’ai pu ressentir de l’agitation dans l'air.

Certains enfants s’empressaient joyeusement de rejoindre leur salle de jeux, tandis que d'autres jouaient dans les couloirs, dont les murs étaient recouverts de tableaux artistiques et les sols revêtus d'autocollants pédagogiques. Ici, les enfants sont constamment amenés à apprendre en s’amusant.

  • Le centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan.
    Crédit : GPE/Federico Scoppa

  • Des enfants jouant pendant un cours dispensé au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan.
    Crédit : GPE/Federico Scoppa

En rentrant dans la salle de jeux, j’ai été accueillie par des visages aux airs curieux et souriants. L'enseignant a demandé à ses jeunes élèves de dessiner ce que le printemps représente pour eux. Ils devront par la suite présenter leur travail à leurs camarades de classe.

Les élèves se sont alors concentrés sur la tâche qui leur a été assignée car, ils souhaitaient tous présenter leurs œuvres à chacun. Comme dans de nombreux environnements propices à l'apprentissage des jeunes enfants à travers le monde, ils dessinent avec enthousiasme leurs paysages préférés du printemps, composés d’une multitude d'arbres, de fleurs, d'arcs-en-ciel et d'oiseaux joyeux.

Malika, 3 ans, participe à un cours dispensé au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan. Crédit : GPE/Federico Scoppa
Malika, 3 ans, pendant un cours au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan.
Credit:
GPE/Federico Scoppa

Dans une autre salle de jeux, c’est l’heure du cours de théâtre. Une scène a été improvisée et les enfants laissent libre cours à leur imagination pour raconter un conte populaire.

Elmira, 4 ans, raconte d'abord l'histoire à l'aide d'une marionnette, sous le regard captivé de ses camarades de classe. Puis c'est au tour d'Ezoza, 5 ans, de livrer avec assurance le récit du conte sous forme de chanson. On peut voir qu’elle est très concentrée et qu’elle fait de son mieux pour bien interpréter son texte.

Bien que leurs cours soient différents aujourd'hui, ces deux classes ont un point commun : les enfants participent avec entrain et leur enthousiasme est contagieux.

Elmira, 5 ans, pendant un cours au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan. Crédit : GPE/Federico Scoppa
Elmira, 5 ans, pendant un cours au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE et la Banque mondiale à Samarcande, en Ouzbékistan.
Credit:
GPE/Federico Scoppa

Proposer des modèles d'éducation préscolaire alternatifs

Le projet de promotion du développement de la petite enfance est soutenu par un financement du fonds à effet multiplicateur du GPE d’un montant de 10 millions de dollars mobilisé en plus d’un cofinancement de près de 60 millions de dollars de la Banque mondiale.

Le projet soutient des modèles d'éducation préscolaire alternatifs. En Ouzbékistan, les écoles maternelles sont pour la plupart publiques et financées par le gouvernement. Néanmoins, les familles qui souhaitent y inscrire leurs enfants doivent payer des frais pour couvrir les coûts des repas.

« Nous savons que les enfants qui ont accès à une éducation de qualité deviendront de bons citoyens autonomes et prospères qui contribueront grandement au développement de l'Ouzbékistan. »

Lola Yusupova, Spécialiste de l'éducation préscolaire pour le projet de développement de la petite enfance
Jakhonigir Burkhonov, enseignant au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE, avec ses élèves dans sa classe à Samarcande, en Ouzbékistan. Crédit : GPE/Federico Scoppa
Jakhonigir Burkhonov, enseignant au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE, avec ses élèves dans sa classe à Samarcande, en Ouzbékistan.
Credit:
GPE/Federico Scoppa

Le centre d’éducation préscolaire offre aux enfants qui ne sont pas en mesure d’aller à l'école maternelle la possibilité d'apprendre et de s’amuser dans le cadre d'un programme d'apprentissage structuré et de qualité.

Le gouvernement a mis un espace à la disposition du centre dans les locaux d’un centre de formation sous-exploité destiné aux enseignants. Il a également amélioré l’environnement d'apprentissage en repeignant l'intérieur et en rénovant les installations d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'hygiène.

Un autre avantage du centre est qu'il permet aux enseignants d’école maternelle qui suivent une formation dans le centre d'approfondir leurs connaissances dans le domaine des modèles d'éducation préscolaire alternatifs.

Le programme d'apprentissage du centre suit le programme national d'enseignement préscolaire, propose deux équipes en semaine et accueille actuellement près de 400 enfants âgés de 3 à 7 ans.

Ce modèle implique étroitement les parents et les responsables d’enfants, en leur offrant une formation et des ressources pour que leurs enfants continuent à apprendre de manière ludique à la maison. L'objectif est d'accroître les chances de réussite scolaire des enfants lorsqu'ils entrent à l'école primaire, y compris pour les enfants handicapés.

  • Ruxshona, 6 ans, écrit son nom avec des lettres magnétiques au centre d'éducation préscolaire.
    Crédit : GPE/Federico Scoppa

  • Anora, 6 ans, suit un cours au centre d'éducation préscolaire soutenu par le GPE à Samarkand, en Ouzbékistan.
    Crédit : GPE/Federico Scoppa

  • Ilknur, 7 ans, suit un cours au centre d'éducatio préscolaire soutenu par le GPE à Samarkand, en Ouzbékistan.
    Crédit : GPE/Federico Scoppa

Le projet de développement de la petite enfance cible les enfants les plus défavorisés, en remédiant aux inégalités qui existent dans le système éducatif et en s’efforçant de sensibiliser les parents à l'importance d'inscrire leurs enfants à l'école maternelle.

Compte tenu de la population jeune et croissante de l'Ouzbékistan, les investissements globaux en faveur des jeunes enfants, notamment par l’intermédiaire de l'éducation, constituent un moyen efficace de renforcer le capital humain.

Ce centre ne donne pas juste aux enfants la possibilité d'apprendre mais il offre également une multitude de services aux communautés mal desservies, comme des services de santé de base et des interventions nutritionnelles.

Réussites de ce centre d'éducation préscolaire pionnier

Zarina Sayitkulovna travaille au centre d'éducation préscolaire de Samarcande depuis qu’il a ouvert ses portes en octobre 2021.

Elle adore son travail en tant que coordinatrice du centre, qui consiste à collaborer avec les éducateurs et les enseignants pour préparer les élèves à l'école primaire.

« Le centre a été créé pour leur offrir les bases de l'apprentissage, de sorte que lorsque les enfants grandissent, ils disposent des compétences et des aptitudes nécessaires pour réussir dans la vie. »

Zarina Sayitkulovna, Coordinatrice du centre d’éducation préscolaire de Samarcande

Pour Zarina, l’aspect le plus gratifiant de son travail est d'entendre les témoignages des parents. Un père n'en revenait pas des progrès rapides qu'il avait constatés chez son fils de 3 ans atteint d'un handicap. Il a déclaré à Zarina : « Je m’aperçois que mon enfant est aussi important et qu'il reçoit beaucoup d'attention. Je ne me sens plus abandonné. »

Sur les 9 enfants handicapés admis au centre l'année dernière, 8 sont désormais scolarisés dans une école primaire ordinaire, et un a rejoint une école spécialisée.

Les enfants qui fréquentent le centre d'éducation préscolaire bénéficient également du programme de visites à domicile des enseignants, qui comprend des évaluations de l'état de santé général par le ministère de la Santé, ainsi qu'un soutien thérapeutique pour les enfants handicapés. Des réunions avec les parents sont organisées régulièrement au centre pour leur apporter un soutien en général.

Farangiz, la mère de Jasmina, 6 ans, est ravie des progrès que sa fille a accompli. Jasmina a éprouvé des difficultés à bouger ses jambes et ses mains depuis sa naissance.

Lorsqu'elle a commencé à fréquenter le centre, elle n'était pas en mesure de communiquer avec les enseignants ou les autres élèves. Elle ne pouvait pas écrire, dessiner, tenir un crayon ni répondre à une simple question.

Six mois seulement après avoir rejoint le centre, Jasmina est plus épanouie. Zarina pense que ce changement est à la fois dû à l'attention que sa fille reçoit de la part de ses enseignants et au fait qu’ils la traitent sur un pied d'égalité.

Farangiz, Jasmina’s mother
« Je n'étais pas sûre que Jasmina réussirait à s'adapter au centre, mais au bout de deux semaines, j'ai déjà remarqué des progrès. Elle est enthousiaste à l'idée d'apprendre et me demande tous les jours de bien la coiffer avant d’aller au centre. J'encourage les autres parents qui ont un enfant handicapé à l'emmener ici. »
Farangiz
Maman de Jasmina
Des enfants rentrent chez eux après les cours au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE à Samarkand, en Ouzbékistan. Crédit : GPE/Federico Scoppa
Des enfants rentrent chez eux après les cours au centre d’éducation préscolaire soutenu par le GPE à Samarkand, en Ouzbékistan.
Credit:
GPE/Federico Scoppa

Améliorer l’apprentissage préscolaire

En plus d’accroître l'accès à l'éducation préscolaire grâce à des modèles alternatifs tels que le centre d'éducation préscolaire, le projet de développement de la petite enfance s’efforce d’améliorer la qualité de l’apprentissage préscolaire dans l’ensemble du pays.

Les résultats du projet jusqu'à fin 2022 étaient impressionnants :

  • Plus de 1,9 million d'enfants âgés de 3 à 7 ans inscrits dans 8 875 écoles maternelles publiques avaient bénéficié d'un équipement et d'un mobilier modernes, spécialement conçus pour les enfants et adaptés à leur âge ;
  • 60 groupes de jeux d'éveil avaient été créés et étaient animés dans les centres des régions de Samarcande et de Namangan ; et
  • depuis octobre 2021, plus de 2 000 familles avaient bénéficié des programmes offerts dans les centres d'éducation préscolaire.

Les modèles d'éducation alternatifs contribuent à améliorer l'apprentissage préscolaire dans le pays.

Le GPE, en collaboration avec la Banque mondiale, soutient l’apprentissage préscolaire en Ouzbékistan, notamment les centres d’éducation préscolaire comme alternatives pour les familles défavorisées.

L’apprentissage préscolaire permet de changer la vie des enfants les plus vulnérables qui sont mieux armés pour débuter dans la vie.

Une des salles de classe que j'ai visité pendant mon voyage. Crédit : GPE/Federico Scoppa
Une des salles de classe que j'ai visitée pendant mon voyage.
Credit:
GPE/Federico Scoppa

Nous tenons à remercier Dilshod Gafarov, Lola Yusupova et Alsu Akhmetzyanova du ministère de l'Éducation préscolaire et scolaire pour leur soutien, ainsi que Zarina Sayitkulovna, la coordinatrice du centre d'éducation préscolaire, pour son accueil chaleureux.

Lire aussi