Les évaluations soulignent les forces et les difficultés du partenariat
Un nouveau rapport synthétise les résultats des différentes évaluations de pays et donne un aperçu utile du fonctionnement du modèle du GPE dans les pays partenaires.
25 février 2019 par Nidhi Khattri, GPE Secretariat
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Lecture : 6 minutes
Une classe du primaire à l'école Adarsha Saula Yubak à Bhainsipati dans le district de Lalitpur, au Népal.
Une classe du primaire à l'école Adarsha Saula Yubak à Bhainsipati dans le district de Lalitpur, au Népal. Le Népal est l'un des 15 pays dans lesquels une évaluation indépendante au niveau des pays est en cours pour évaluer les résultats de l'appui du GPE.

Un des éléments clés de la stratégie de suivi et d’évaluation du Partenariat mondial pour l’éducation est d’examiner soigneusement notre théorie du changement et notre modèle opérationnel au niveau des pays, afin d’évaluer les contributions du partenariat aux buts du GPE dans chaque pays. 

Les objectifs du plan stratégique GPE 2020 sont d’améliorer l’apprentissage, l’équité et l’égalité entre les sexes. Ils sont censés être atteints via trois objectifs au niveau des pays : le renforcement de la planification et de la mise en œuvre des politiques, une obligation mutuelle de rendre des comptes, ainsi qu’un financement efficace du GPE pour soutenir la mise en œuvre des plans sectoriels axés sur l'équité, l'efficacité et l'apprentissage.

Évaluation au niveau des pays dans 28 pays pour évaluer le modèle opérationnel du GPE au niveau national

En mars 2018, nous avons lancé une évaluation au niveau des pays, comprenant un ensemble d’études de cas dans 28 pays, afin d’étudier rétrospectivement la somme des actions du GPE dans 20 pays (études sommatives) et d’évaluer sur une période de 2 ans les contributions du GPE au secteur éducatif tandis que des travaux sont en cours dans huit autres pays (études prospectives). L’ensemble complet de ces études sera achevé en décembre 2019.

Le but de celles-ci est de constater ce qui fonctionne bien et contribue aux buts du GPE, et ce qui doit être amélioré.

D’ici mars 2020, date de la publication du rapport final, nous aurons étudié une cohorte substantielle de pays partenaires du GPE.

Les 28 pays de cette évaluation comptent pour près de 68 % des élèves en âge de fréquenter le primaire dans les pays partenaires, 64 % des enfants du même groupe d’âge mais non scolarisés et 62 % des financements du GPE pour la mise en œuvre des programmes.

Conclusions du premier groupe d’études de cas

Les constats du premier groupe des 15 études – sept rapports sommatifs et huit rapports prospectifs la première année, dont huit dans des pays touchés par la fragilité et les conflits – sont désormais disponibles, et nous permettent de tirer d’importants enseignements.

Les questions abordées par l’évaluation sont les suivantes :

  • Le soutien du GPE a-t-il contribué à la réalisation des objectifs au niveau du pays en termes de meilleure planification, responsabilité mutuelle (dialogue et suivi), financement et mise en œuvre du plan ?
  • La mise en œuvre du plan sectoriel a-t-elle contribué à un système éducatif efficace et efficient ?
  • Les changements du système éducatif ont-ils contribué à l’amélioration des résultats de l’apprentissage, de l’équité, de l’égalité entre les sexes et de l’inclusion ?

Que révèlent les réponses ?

Une planification sectorielle de l’éducation renforcée

Le GPE a constitué un soutien essentiel à l’amélioration de la planification sectorielle dans plusieurs domaines.

En effet, généralement, les plans étaient basés sur des données empiriques et concernaient des domaines d’impact clés, et la coordination était également meilleure en termes de développement des plans, principalement du fait des processus et directives d’examen de la qualité, ainsi que du soutien financier du GPE.

On a constaté cependant que certaines faiblesses demeuraient. Les plans n’étaient généralement pas faisables si l’on se rapporte aux normes du GPE et de l’Institut international de planification de l’éducation, avec une hiérarchisation limitée des priorités, et un manque d’attention aux questions d’équité (les élèves ayant des besoins spécifiques par exemple).

En outre, la qualité des plans sectoriels n’entraîne pas nécessairement leur adoption car plusieurs autres facteurs tels que la faiblesse des plans opérationnels et le manque de cibles à court ou moyen terme doivent également être pris en compte.

Il est également difficile d’évaluer la contribution du GPE à des capacités nationales de planification durables par son soutien aux processus de développement sectoriel.

Une responsabilité mutuelle entre partenaires de l’éducation légèrement renforcée

Le GPE a contribué à l’amélioration du dialogue et du suivi en encourageant par exemple des mécanismes de revue sectorielle participatifs et inclusifs.

Le soutien du GPE a été moins efficace pour veiller à ce que les groupes locaux des partenaires de l’éducation et les revues sectorielles conjointes influencent l’harmonisation, le financement et le suivi de la mise en œuvre des plans. Le maintien d’un dialogue inclusif au-delà de la phase de planification est un autre domaine nécessitant des améliorations.

Un tableau contrasté pour le financement de l’éducation

Le financement intérieur de l’éducation a généralement augmenté en termes absolus dans les pays de l’échantillonnage, principalement du fait des conditions macroéconomiques des pays. Il n’en reste pas moins qu’il demeure insuffisant pour couvrir les dépenses prévues dans le secteur de l’éducation. Le plaidoyer et les exigences de financement du GPE ont été toutefois considérés comme utiles pour favoriser le financement intérieur. 

Les coûts récurrents (par ex. les salaires) représentent la vaste majorité des dépenses intérieures.

Les tendances du financement international de l’éducation pour la période 2010–2016 se sont avérées positives dans l’ensemble, et les financements du GPE n’ont pas limité les autres financements internationaux du secteur de l’éducation. On constate toutefois de fortes variations de l’aide à l’éducation dans certains pays, avec un financement principalement canalisé par les modalités des projets, ce qui a certainement contribué à une mise en œuvre fragmentée des plans.

On relève des signes précurseurs d’effets prometteurs du Fonds à effet multiplicateur du GPE sur la mobilisation des ressources. Les conclusions initiales montrent également qu’une bonne planification soutenue par le GPE est susceptible d’avoir une influence positive sur la qualité (un meilleur alignement sur les plans sectoriels) et la quantité de financements internationaux en renforçant la confiance des partenaires de développement dans le pays. Cette question sera traitée de façon plus approfondie dans les prochaines études.

Une mise en œuvre des plans sectoriels améliorée, mais de graves difficultés demeurent

La mise en œuvre des plans sectoriels a progressé dans plusieurs domaines, notamment la réduction des obstacles à l’accès à l’éducation, l’amélioration de la qualité et de la gestion sectorielle. Dans le cadre du modèle de financement du GPE introduit en 2016, la part variable, dépendante de l’obtention avérée de résultats spécifiques, montre des signes prometteurs d’une attention portée sur la mise en œuvre des plans sectoriels.

Plusieurs domaines restent à améliorer. La mise en œuvre des plans sectoriels était souvent fragmentée et incomplète pour plusieurs raisons : un financement insuffisant (avec des écarts de financement allant de 19 % à 77 % des montants prévus, et des salaires absorbant l’essentiel des dépenses intérieures, soit entre 70 % et 95 %) ; des plans opérationnels plutôt faibles (manque de clarté sur la responsabilité et le rôle des acteurs et une faible collecte et utilisation des données pour suivre les progrès) ; des lacunes en termes de capacités de mise en œuvre des pays ; et une coordination faible ou inexistante entre les unités étatiques ou les ministères responsables conjointement de la mise en œuvre des plans.

La gestion sectorielle s’est améliorée, ainsi que les systèmes d’information et de gestion de l’éducation qui fournissent des données, mais les progrès sont inégaux, et des problèmes demeurent, eu égard à la disponibilité et l’utilisation des données, et à l’interopérabilité des systèmes de données.

Les évaluations prospectives notent cependant que les outils de suivi sont susceptibles d’être améliorés dans les plans sectoriels de l’éducation plus récents. Les exigences du modèle de financement du GPE, en particulier la tranche variable liée à la performance, pourrait constituer une incitation supplémentaire au suivi de la mise en œuvre des plans sectoriels. C’est une question qui sera examinée dans les prochaines études.

Le soutien du GPE à la mise en œuvre des plans sectoriels de l’éducation a représenté entre 0,9 et 17 % des coûts. Les fonds du GPE ont essentiellement financé les dépenses non récurrentes, fréquemment soutenu les innovations et contribué à des sous-secteurs spécifiques tels que le développement de la petite enfance.

D’autres mesures à prendre pour améliorer l’action du partenariat

Le GPE a aidé les États à améliorer : l’accès à l’éducation (infrastructures scolaires, mesures pour réduire le nombre d’enfants non scolarisés) ; la qualité de l’éducation (recrutement d’enseignants qualifiés et développement de systèmes nationaux d’évaluation des acquis scolaires) ; et une gestion sectorielle efficace et efficiente (renforcement des systèmes d’information et de gestion de l’éducation).

Les données étaient cependant incomplètes pour permettre d’identifier des tendances de progrès dans la mise en œuvre des plans sectoriels. En outre, ces études ont constaté qu’il était trop tôt pour mesurer les résultats de nombreuses interventions des plans sectoriels actuellement en cours et du soutien apporté par les financements du GPE.

Où en sont cependant les pays en termes d’impact ? Lorsque les données étaient disponibles, des études ont permis de constater que :

  • les acquis scolaires s’amélioraient modestement dans un pays et une province, et aucune donnée récente n’était disponible sur les améliorations de l’apprentissage dans les autres pays de l’étude sommative
  • les taux de scolarisation dans le primaire s’étaient améliorés dans trois pays et avaient chuté dans trois autres, aucune donnée n’étant disponible pour deux des pays/provinces
  • la parité entre les sexes pour les enfants en âge de fréquenter le primaire s’était améliorée dans trois pays, mais avait baissé dans deux autres pays, aucune donnée n’étant disponible pour trois pays/provinces.

Ces conclusions offrent un riche programme d’amélioration du mode opérationnel du GPE, afin que notre partenariat puisse poursuivre ses efforts et œuvrer à l’obtention de résultats dans les pays partenaires.

Plus d'informations sur l'ensemble des évaluations

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